La vie de Rosalia est loin d'avoir toujours été rose, et cela a fortement influé sur son caractère. Tout d'abord, et sans doute principalement, Rosa possède une intelligence assez développée qui la rend extrêment perspicace et habile à charmer. Elle connait la nature des Hommes, sait bien et rapidement les observer, de sorte qu'elle peut s'adapter à toutes sortes d'interlocuteurs en un rien de temps. N'eut été son caractère fort, elle pourrait passer pour la jeune fille parfaite en toutes occasions. Mais Rosalia n'aime pas s'applatir, se tordre au bon plaisir des autres en toutes circonstances. Dotée d'un caractère fort et passionné, elle n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds, et se sert de son intelligence parfois à mauvais essient. En effet, elle aime énormément jouer la comédie, de sorte qu'elle manipule très bien son entourage et sait le faire à merveille. Elle en tire d'ailleurs un énorme plaisir. Elle est loin d'être bien disposée à l'égard de tout le monde, elle aime mener la danse, la faute à son grand orgueil. Après tout, elle a su s'en sortir jusque là, c'est bien qu'elle doit être exceptionnelle, non ? La présence de son frère, dont elle a eu l'amour exclusif et illimité pendant de longues années l'a rendue jalouse et un tantinet possessive à l'égard de ceux qu'elle aime. Elle aime son plaisir, et s'en ressort un comportement particulièrement volage. Elle se préoccupe d'abord de son frère et ensuite d'elle-même. Tous les autres passent après.

Mais pour satisfaire son caractère ambitieux, Rosalia a du faire de nombreux efforts. Elle aspire aux hautes sphères après avoir cotoyé si souvent la misère, et pour cela, elle a emmagasiné une grande culture pour pouvoir briller en société. Et comme, en excellente actrice mais aussi en femme parfois splendidement adorable, elle sait comment séduire (sans compter son somptueux physique), elle s'en sort bien auprès des plus hauts personnages. Une preuve ? Demandez à un certain Damian...

Rosalia est née il y a 28 ans à Vérone. Tout semble la destiner à une vie heureuse, mais, le hasard étant capricieux, les anges qui semblaient veiller sur la bonne fortune de la famille Lombardi décidèrent un jour de se détourner. Un incendie ravagea le logis de la famille de Rosalia, et il n’y eut que deux rescapés : son frère chéri et elle-même. Le charmant tableau de famille avait brûlé avec leurs parents, tout s’écroulaient autour de ces deux enfants. Il fallut apprendre à se débrouiller très tôt. Il n’avait pas d’autre famille sur laquelle compter, et Gregorio et Rosalia se trouvèrent livrés à eux-mêmes. Dans sa fierté de grand frère attentif, Gregorio voulait se charger de tout lui-même, que Rosalia n’est rien à faire, qu’elle n’entache ni son honneur ni sa vertu pour survivre. Mais la réalité était autre. Rosalia aussi dut voler pour manger à sa faim. Ils connurent des années de misère qui leur semblèrent avoir la longueur de plusieurs vies humaines ; Rosalia vieillissait trop vite dans la pauvreté, le dédain, le vice. Mais lorsqu’elle regardait les belles dames se promener dans les rues italiennes, lorsqu’elles les voyaient vêtues de robes toutes magnifiques, aux couleurs qui semblaient jaillir du paradis, elle se jurait de tenir, de tenir jusqu’à ce qu’un jour, elle aussi soit drapée de magnificence. Elle n’avait que cela en tête. Un jour, avoir sa vengeance sur la vie, surgir des bas-fonds et prendre d’assaut la haute société. Pour cela, elle vola des livres, se cachait dans des librairies pour les dévorer avec une avidité de savoir immense, elle apprit à charmer, à battre des cils comme cela plaisait. Elle apprit, en devenant adolescente comment plaire aux hommes. Lorsqu'ils arrivent à Venise, Rosalia comprend que les choses ont enfin une chance de changer. Gregorio intègre la garde vénitienne, et Rosalia bénéficie de cette position. Elle s'intègre aisément au groupe d'officiers, se fait amie intime de la fille du commandant (un commandant qui d'ailleurs ne l'indiffère pas de trop) et parvient à se hisser au sein de la bonne société vénitienne. Tous ses rêves semblent désormais pouvoir s'accomplir. Bien qu'elle ne roule pas sur l'or, son charme se révèle être une arme extrêmement efficace. Elle est bien loin l'enfance aux larcins et aux misères ! Quant aux amours de la belle Rosalia, une vingtaine de pages ne suffirait pas à toutes les expliquer ; ce qui est certain, c'est que le coeur de la jeune femme semble empli de paradoxes. Son coeur parait mou et aisément pris, mais il apparaît qu'elle est très rarement amoureuse de ses amants. Lorsqu'elle aime cependant, c'est avec passion. Elle est d'abord partisane de son propre plaisir, et son tempérament de feu la conduit souvent à de grosses disputes. Son premier amour, un jeune homme de 5 ans son aîné, qui s'avéra également être son premier amant, était, si c'est possible, doté d'un caractère tout aussi flamboyant que le sien. C'était lui aussi un voleur sur les routes dont la route avait croisé celle de Rosalia et Gregorio à Rome. Ils n'avaient pas pu se voir longtemps, mais il parait qu'on parle encore, dans les rues de Rome, d'un couple dont les scènes s'entendaient du Colisée à la Basilique St Pierre ; scènes qui d'ailleurs étaient très appréciées par un public d'initiés (une sorte de théâtre de boulevard si on veut). Ceci est un minuscule aperçu de ce qu'est Rosalia Lombardi...